12 mars 2024 / DE : RÉVOLUTION ÉCOSOCIALISTE
Elles ont fait la grève en Espagne, en Suisse, en Islande et maintenant, pour le 8 mars 2024, en France. De plus en plus de femmes reprennent la notion de grève féministe pour défendre leurs revendications contre la pauvreté, les violences et toutes les formes de crises qui accablent la société patriarcale et capitaliste actuelle.
Pourquoi une grève féministe ?
Dans le contexte actuel de montée de la droite et de l’extrême droite, la grève féministe est une première réponse claire de rejet de ce projet de société . Il faut dire haut et fort que les politiques néolibérales tant dans les pays du Sud que dans les pays du Nord ont attaqué durement les droits des femmes : droit au travail (retraite, inflation), droit à une maternité voulue (retrait du droit à l’avortement), droit à une vie saine (croissance des énergies fossiles), contre les violences familiales et sexuelles généralisées (féminicides, viols de guerre, de déplacement etc.), droit à une sexualité librement consentie (transphobie, homophobie, lesbophobie etc.)
La grève féministe en ralliant toutes les femmes où qu’elles soient montrent la force des femmes Sans nous, tout s’arrête est un des slogans de cette forme d’action. Quand tout s’arrête ce qu’on voit c’est l’importance du prendre soin. La grève démontre ainsi tout le travail gratuit des femmes et le met en évidence pour l’ensemble de la société. C’est sortir du secret tout ce que font les femmes sans être payées. En grève, les femmes vont faire payer les riches au lieu qu’elles travaillent gratuitement. C’est cette exploitation du travail gratuit des femmes qui est au cœur des violences et des dominations des femmes.
La grève féministe n’est pas un simple moyen d’action, c’est la création d’un mouvement de masse. Pour être efficace et crédible aux yeux de la population, la grève féministe doit mettre en actions les groupes féministes mais aussi les syndicats, les groupes communautaires, les citoyennes, les écologistes, les anti-pauvreté. Bref devenir un mouvement social autour d’une plate forme de revendications. L’importance de la grève féministe c’est de rejoindre toutes les femmes dans toutes les dimensions de leur vie : militante, au foyer, au travail, dans leur implication citoyenne. La grève féministe permet surtout de développer l’unité des femmes et leur mise en actions.
La grève féministe : un rêve impossible
On peut rêver mais créer un mouvement de masse : c’est difficile. Les militantes syndicales ne peuvent débrayer vu les termes de leurs conventions collectives, les groupes de femmes sont minoritaires et accablées par le service à rendre, les groupes communautaires sont sous financés, les écologistes sont centrées sur les énergies fossiles et les citoyennes au prises avec la double ou triple journée de travail.
La grève féministe se construit autour de quelques revendications importantes et autour d’un plan d’actions qui sensibilisent les femmes, les hommes, les personnes et la population en général sur le travail gratuit des femmes et les profits qui en découlent pour les sociétés capitalistes.
Des actions de rue peuvent être planifiées mais aussi des tee shirts sur les lieux de travail, des macarons , des affiches , des pancartes peuvent servir à montrer soutien et appui à ce mouvement. L’important c’est que lors de la journée de la grève, il y ait visibilité des femmes partout en soutien à ce mot d’ordre.
En 2025, cela fera 25 ans qu’eu lieu la première Marche Mondiale des Femmes.
En 2000, des femmes de plus de 100 pays s’étaient mobilisées.
Au Québec, en 2000 Françoise David lançait l’idée de la grève féministe.
En 2025, peut-on rêver que les femmes fassent la grève partout à travers le monde pour elles-mêmes et pour sauver la planète ?