La seule opposition effective possible au gouvernement Couillard d’ici 2018 est dans la rue et dans les lieux de travail. La réinvention du syndicalisme de combat est incontournable si on veut arrêter le rouleau compresseur de l’austérité. Dans les négociations en cours pour les contrats de travail des 500,000 travailleuses et travailleurs du secteur public, toute approche tournant autour de la routine habituelle des négociations de bonne foi, des mobilisations ponctuelles et des tractations au sommet est vouée à l’échec. Il faut se préparer à une lutte comme on n’en a pas vu, au Québec depuis 1972 et la base le sait. Il reste aux syndicats à le reconnaître et à agir en conséquence en prenant la direction d’une lutte déterminée pour battre ce gouvernement dès cet automne, comme le mouvement étudiant avait battu le gouvernement Charest en 2012.
A. Vers la grève générale contre l’austérité
I. Un choix incontournable : construire la résistance populaire contre les politiques patronales et gouvernementales ou chercher à ouvrir un dialogue social avec le gouvernement
Des secteurs importants des différents mouvements sociaux sont déjà mobilisés. La volonté de résistance à l’austérité s’exprime concrètement dans la perspective de grève sociale. Les directions du mouvement syndical semblent faire le choix de maintenir une stratégie de concertation sociale.
Pas question d’accepter la détérioration des services publics qui touche particulièrement les femmes, d’endosser la privatisation et le démantèlement de pans entiers du secteur public et le détournement des fonds publics vers les mégas projets où les profits sont privés, mais les pertes sont socialisées.
Un front de lutte contre les politiques néolibérales pourra prendre forme et se consolider si la rupture avec une stratégie concertationniste est menée jusqu’au bout. Il est nécessaire d’identifier clairement les ennemis que nous affrontons : le patronat, les médias qui leur sont inféodés, le gouvernement Couillard et les autres partis néolibéraux présents à l’Assemblée nationale.
II. Se donner une impulsion commune – les conditions de la coopération et l’agir ensemble
1. L’unification de la résistance populaire aux politiques d’austérité nécessitera
A. De définir les négociations du secteur public comme un axe central de la lutte contre les politiques d’austérité
Cette lutte est essentielle dans la protection des conditions de travail des travailleuses et travailleurs de ce secteur. Définir ces négociations en dehors de la lutte antiaustéritaire, c’est placer des bataillons essentiels à cette lutte en dehors du combat commun. Ce sera une erreur stratégique majeur.
B. De préparer la grève générale du secteur public prête à affronter une loi spéciale
Le gouvernement Couillard attaque sur tous les fronts. Il veut imposer des profonds reculs aux conditions de travail et aux salaires, mais également à la capacité d’offrir des services publics répondant aux besoins de la population. La grève générale sera nécessaire pour casser l’offensive gouvernementale. La forme de grève sociale cherchant à impliquer de larges secteurs de la population (mouvement étudiant, populaire et des femmes, ) qu’elle pourrait revêtir est la forme qui lui permettra d’avoir le plus d’ampleur et le maximum d’impact et pouvoir ainsi assurer la meilleure protection face à la répression. Ce gouvernement en est un de destruction de l’État social. Nous devons exiger sa démission et appeler à une nouvelle élection.
C. De construire un programme d’urgence de façon unitaire et démocratique
Il serait important pour unifier les luttes des travailleurs et des travailleuses du secteur public et des différents mouvements sociaux, il serait important de tenir des États généraux des organisations syndicales, populaires, féministes et jeunes ayant un pouvoir délibératif et décisionnel.
Des états généraux pour l’établissement d’un programme d’urgence et d’un plan d’action chercheraient à impliquer sur une base unitaire et démocratique l’ensemble des organisations prêtent à s’engager dans la création d’un tel front.
2. Les grands axes d’un programme d’urgence :
1. Contre la privatisation – Pour un réinvestissement massif dans les services publics.
-Réinvestissement dans le secteur de l’éducation pour mettre fin à la détérioration des conditions de travail des employés. Investissements de fonds gérés par les étudiantEs et les enseignantEs en instaurant des budgets participatifs dans l’ensemble des institutions scolaires. Plus d’argent pour tout le monde : 1G$ en éducation, 10G$ de solutions fiscales, audit citoyen de la dette. Arrêt des subventions aux écoles privées
– Réinvestissement dans le secteur de la santé pour diminuer la lourdeur de la tâche et améliorer l’accessibilité aux services. Fin des privatisations et retour du financement des cliniques privées vers le public.
2. Non aux oléoducs – Pour des emplois verts!
– Refus du passage des oléoducs et la construction de ports pétroliers pour transporter le pétrole tiré des sables bitumineux en territoire québécois
– Mandater la Caisse de dépôt de retirer ses placements dans les sables bitumineux et les énergies fossiles.
– investissements publics dans le développement des énergies propres et déprivatisation de toutes les énergies renouvelables dans la perspective de la création d’un vaste chantier créateur d’emplois.
– Soutien aux transports publics écologiques et gratuits
3. Pour une révision radicale du régime fiscal – pour une véritable redistribution de la richesse
– Remplacement des tarifications des services par des impôts visant les plus fortunés, les entreprises et les banques
– Impôt minimum aux entreprises et taxes sur le capital
– Élimination les mesures permettant l’évitement fiscal et qui bénéficient aux plus riches
– Intensification de la lutte contre l’évasion fiscale, à l’économie souterraine et aux paradis fiscaux
– Augmentation immédiate du salaire minimum à 15$
4. Non à la criminalisation de l’opposition sociale – Pour l’élargissement des droits démocratiques
– Exiger l’abolition des règlements antimanifestation, fin de la répression politique et la reconnaissance du droit de grève dans le secteur public et pour les organisations étudiantes
– Abrogation de la loi C-51
III. Dehors Couillard et consorts. Battre le gouvernement Couillard en 2015
1. Pour devenir une alternative politique véritable, Québec solidaire doit se construire au sein de la résistance populaire, appeler à la démission de ce gouvernement et et se poser comme l’alternative politique de transformation sociale
Contester les politiques néolibérales, si les mobilisations sont au rendez-vous, peut permettre de ralentir le train des mesures d’austérité, leur férocité, l’arrogance du pouvoir. Cela peut même permettre d’imposer des réformes importantes à la classe dominante en perturbant son agenda. Devant la monopolisation de la scène politique par des partis qui se distinguent seulement par le rythme des réformes antisociales qu’ils proposent, on doit dans un premier temps s’acharner à briser ce monopole des partis de l’oligarchie. Il faut cesser de faire comme si le PQ était une alternative valable et construire dès maintenant l’outil qui permettra non seulement de s’opposer aux politiques néolibérales, mais de nous mettre en position de concrétiser nos propres solutions.
Québec solidaire doit se présenter comme une alternative politique qui en finira avec l’austérité et qui inscrira son action dans un véritable processus de rupture avec les politiques capitalistes et la domination du fédéral sur le Québec. Il se présentera sur la scène électorale en favorisant la présentation de militantEs des organisations sociales en lutte.
2. Québec solidaire doit agir maintenant au sein de la résistance populaire
Québec solidaire a déjà joué un rôle positif en appuyant la grève étudiante et en mobilisant ses membres pour diverses manifestations. Il peut aller plus loin en réalisant le potentiel transformateur qui existe parmi ses membres. L’organisation de celles-ci et ceux-ci dans des associations de circonscription est loin de correspondre aux nécessités immédiates de la lutte contre le régime Couillard.
QS pourrait jouer un rôle clé dans le virage stratégique du mouvement syndical en organisant les centaines de membres du parti qui sont également membres à la base des syndicats. Le principe d’un tel regroupement a été adopté par le dernier conseil national. Il faut insister auprès de la direction et des diverses instances du parti pour que cette résolution soit mise en pratique. CE regroupement devrait être un levier vers un rassemblement encore plus large de la gauche syndicale, sans affiliation partisane.
Dès maintenant, il faut donner l’exemple à partir des associations locales et régionales les plus actives et former des sections locales de ce réseau de syndicalistes solidaires. Un tel regroupement pourrait donner une nouvelle dimension à des efforts louables, mais à portée limitée comme Offensive syndicale.
Pour être véritablement un parti de la rue, Québec solidaire ne peut se contenter d’apporter son soutien aux luttes en cours. Il doit être partie prenante, dans un esprit unitaire et respectueux, de la réévaluation de nos instruments de lutte, des stratégies, des politiques d’alliance et du programme qu’il faudra mettre de l’avant pour répondre à la remise en question des acquis syndicaux et populaires.
Québec solidaire pour se construire doit :
– rejeter la perspective de concertation sociale et en posant la nécessité d’abord compter sur l’unité dans les luttes
– soutenir la construction d’un vaste front social de résistance aux politiques néolibérales en soutenant les propositions du mouvement les plus susceptibles de faire avancer l’unification du mouvement et de lui permettre de réalité un saut qualitatif.
– défendre la création de cadres de débats (états généraux des organisations syndicales et sociales en luttes) pour pouvoir discuter d’un programme d’urgence (revendicatif) et d’un plan d’action partagée auxquels les composantes du front seront appelées à se rallier dans des actions d’ensemble.
– regroupement ses militantes et militants oeuvrant dans les secteurs mouvements syndical et social pour lui permettre de développer une analyse plus fine des enjeux et d’élaborer des propositions pour l’avancement du mouvement
– participer à unifier un courant dans le mouvement syndical défendant un syndicalisme de transformation sociale, des revendications prioritaires établies démocratiquement et un programme d’action commun et décliné selon les spécificités des différents mouvements.
B. La lutte contre le cours pétrolier au Canada et au Québec
S’il faut adresser des exigences aux pouvoirs économiques et politiques en place, on ne peut se contenter d’exercer des pressions sur la classe dominante. On peut la faire reculer sur des points précis, mais on ne peut changer son orientation qui exprime ses intérêts de classe. On a vu que l’accumulation de savoirs scientifiques sur le réchauffement climatique n’a pas suffi à engager réellement la classe capitaliste dans la transformation du système économique qui sert leurs intérêts les plus immédiats.Elle résiste donc et résistera de toutes ses forces à s’attaquer aux causes profondes du réchauffement climatique. Il est donc nécessaire pour le mouvement écologiste de dépasser les pressions sur les pouvoirs en place.
1. Un premier axe : bloquer les tentatives de désenclavement du pétrole sale et les projets néfastes pour l’environnement.
La première tâche qui est devant le mouvement contre le basculement climatique en cours est le blocage du tournant actuel vers l’élargissement de l’utilisation des énergies fossiles qui constitue, en soi, un refus de prendre au sérieux la nécessité de s’engager à implanter un système énergétique utilisateur, essentiellement, des énergies renouvelables.
Sur le continent nord-américain, au Canada et au Québec, un mouvement global contre les énergies fossiles est en train de se constituer et il s’articule autour du refus de l’exploitation du pétrole des sables bitumineux et des gaz de schiste et de son transport sur le continent afin de la rendre disponible à l’exportation partout dans le monde.
Une campagne politique contre le désenclavement des énergies sales peut gagner une majorité de la population. Cette campagne passe par une dénonciation des dangers des oléoducs Energie Est, Enbridge, Northern Gateway et Keystone XL mais elle doit également viser le transport ferroviaire et maritime du pétrole sale. Une telle campagne pourra délégitimer de tels projets qui vont à l’encontre des intérêts les plus immédiats de la population et crée une situation d’insécurité environnementale insoutenable à court terme et constitue un véritable crime contre l’avenir de la planète. Cette campagne peut également se décliner dans l’exigence de coupures de toutes les subventions aux entreprises du secteur des énergies fossiles, et par la demande de retrait de tous les investissements des institutions publiques du secteur des énergies fossiles. La demande du désinvestissement de la Caisse de dépôt et placement des énergies fossiles est exemplaire à cet égard.
Au Québec, on ne saurait négliger la dimension nationale des projets de pipelines et du transport ferroviaire et maritime du pétrole sale de l’Alberta en territoire québécois. Le refus de se voir réduit à lieu de transit du pétrole sale de l’Alberta, obligé d’en subir les conséquences les plus néfastes, sans que le peuple québécois n’ait eu son mot à dire, le refus de cette soumission nationale aux intérêts du grand capital canadien, doit constituer un axe démocratique dans le travail d’opposition à l’utilisation des énergies fossiles. Le pétrole de l’Alberta n’a pas à couler chez nous comme le rappelle le slogan de la campagne contre l’oléoduc Énergie est.
2. Un deuxième axe : construire une alternative au niveau des choix énergétiques, des transports et du développement industriel
Les choix énergétiques doivent devenir des choix démocratiques de la collectivité. Ils ne peuvent et ne doivent pas être laissés aux aléas du marché et du secteur privé, mais financés par des investissements publics que ce soit aux niveaux national, régional ou local. Les contrôles démocratiques des choix énergétiques sont des conditions essentielles à un développement d’un système énergétique basé sur les énergies renouvelables au service du peuple québécois.
Un tel tournant écologique du système énergétique à l’initiative du secteur public tout en favorisant le contrôle citoyen et sa décentralisation de créer massivement des emplois verts. Si cet objectif devient celui d’une solide coalition des syndicats, des mouvements étudiant, populaire et environnementaliste, il peut permettre d’amorcer, dès maintenant, cette transition énergétique.
Le développement d’un secteur des transports collectifs et écologiques, tant au niveau de son utilisation que de la production des moyens le rendant possible, peut également être l’occasion de la création de milliers d’emplois. C’est l’ensemble de la structure industrielle d’un Québec réellement écologique qui peut ainsi être reconstruit. Mais le développement des transports collectifs doit hâter une accessibilité gratuite aux divers moyens de transport public pour pouvoir s’imposer aux dépens de complexe auto-pétrole.
Ces choix stratégiques sont ceux du programme de Québec solidaire qui rejette clairement les fausses solutions avancées par les tenants du capitalisme vert. C’est pourquoi il s’oppose aux « bourses du carbone qui sont des outils d’enrichissement des multinationales, et qui risquent de devenir un nouvel instrument spéculatif; qu’il rejette les fausses solutions techniques qui n’engagent pas de réelles réductions d’émissions de gaz à effet de serre (les agrocarburants, la géoingénérie, le stockage du carbone, etc., et qu’ils s’opposent aux taxes sur le carbone qui frappent surtout les plus pauvres. » (Programme de Québec solidaire, Pour une économie solidaire, écologique et démocratique)
L’utilisation d’actions collectives contre les projets des pétrolières, le tissage de liens avec les organisations syndicales, les organisations étudiantes, les organisations populaires et féministes et le rejet des solutions inspirées du capitalisme vert (comme la bourse du carbone) sont les axes de la gauche écosocialiste dans le mouvement écologiste.
3. Un troisième axe : poser nos exigences face aux négociations de l’ONU sur les changements climatiques, mais ne pas compter principalement là-dessus
Nous devons exiger de nos gouvernements qu’ils suivent impérativement les propositions de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) selon les recommandations du GIEC et viser les bornes supérieures actuelles de 40 % d’ici 2020 et de 95 % avant 2050 afin d’avoir les meilleures chances de stabiliser la température moyenne du globe sous le seuil sécuritaire de 2 degrés Celsius.
Si la conférence de l’ONU COP21 peut être une étape et un moment fort d’une mobilisation massive pour en faire une caisse de résonance pour défendre une perspective de développer durablement le rapport de force en faveur d’une transition écologique et sociale de grande ampleur, il ne faut pas se faire trop d’illusions sur un processus dont le contrôle est aux mains de représentantEs de la classe dominante. Il ne faut pas trop attendre des négociations et voir que les objectifs décrits dans le axes 1 et 2 sont les bases à partir desquelles construire un véritable mouvement pour la justice climatique capable d’irriguer largement la société.
C. Les élections fédérales. – un enjeu majeur pour le mouvement social
Les prochaines élections fédérales se tiendront le 19 octobre 2015. Déjà au sommet des peuples, cette échéance électorale a été l’objet de nombreux débats. Le consensus qui se dégageait alors était la nécessité de se coordonner pour s’opposer au gouvernement Harper et à ses politiques. La lutte pour la préservation du service postal, contre la réforme de l’assurance-emploi, contre l’expansion pétrolière, contre le déni des droits démocratiques, contre les négations des droits ds syndicats (droit de grève, droit à la syndicalisation…) doivent être unifiées dans une perspective de mobilisation générale unitaire à l’échelle pancanadienne.. La mobilisation sociale est le premier moyen pour consolider la conscience politique et donner un sentiment de force contre les politiques néolibérales.
Mais l’objectif de chasser le gouvernement Harper était largement partagé. La stratégie pour ce faire était de voter pour le-la candidat-e qui serait la mieux placé-e pour battre un-e candidate du Parti conservateur. Le mouvement syndical (et particulièrement la FTQ) envisageait la possibilité, dans ce cadre d’appeler à voter pour le Parti libéral du Canada.
Nous rejetons une telle perspective, car le PLC défend, essentiellement le projet de la bourgeoisie canadienne: développement de l’exploitation des sables bitumineux et son désenclavement par la construction de pipelines et le renforcement du transport par train. Il défend la même logique de la lutte contre le « terrorisme » et la criminalisation des oppositions (soutien à la loi C-51). Il a initié les politiques d’austérité et de privatisation des services publics. La question du vote stratégique suppose en bout de piste, si cela fonctionne, qu’un vote pour un gouvernement libéral peut nous assurer un répit. C’est grandement se méprendre sur l’orientation politique de ce parti parti, qui même s’il n’est pas seulement basé sur les institutions régionales de l’ouest comme c’est le cas avec les conservateurs, n’est pas moins constitué des grandes entreprises canadiennes et des multinationales, lesquelles ne laisseront pas partir facilement les gains effectués sous les Conservateurs.
Compte tenu de son origine et de son histoire, et des liens qu’entretient le mouvement syndical avec le NPD, particulièrement au Canada, le vote pour un gouvernement NPD pourrait apparaître comme une victoire contre les partis du grand capital. Il ne s’agit pas pour nous d’oublier les limites du NPD et de partager ses illusions sur les réformes d’un capitalisme miné par une crise structurelle. Il ne s’agit pas de masquer sa timidité si ce n’est sa fermeture aux aspirations du Québec à l’indépendance. Il s’agit de soutenir une volonté de rupture avec les grands partis capitalistes fédéraux.
Pour démontrer, notre démarcation programmatique avec ce parti, concrètement favorisons la présentation de certaines candidatures liées aux mouvements contre les oléoducs, contre les politiques d’austérité et contre la politique de criminalisation des oppositions (avec la loi C-51). Des candidatures indépendantes seraient pertinentes et utiles à partir du moment où elles permettent de lier la mobilisation de la rue et à celle des urnes. Ces propositions permettraient de pousser plus loin la campagne envisagée par Équiterre dans le cadre des élections fédérales qui vise à amener la population à voter en s’appuyant sur sa conscience environnementale. Il est cependant peu probable que ce type d’initiatives aient la chance de se concrétiser. Mais nous pourrons appuyer de telles expériences qui permettraient d’appel à un vote concret pour un candidat-e lié-e au mouvement social.
Et cette proposition s’inscrit dans la perspective qu’il faille bien dépasser la situation où la gauche au Canada demeure inorganisée sur le terrain politique. Si la gauche ne réussit pas à construire une alternative politique, elle restera désarmée pour proposer ses solutions sur la scène fédérale. Déjà des discussions impliquant des militantEs de la gauche québécoise et canadienne sont engagées sur la nécessité d’un construire une alternative politique à l’échelle canadienne. Un très grand nombre de questions stratégiques sont posées sur le type de partis de gauche qu’il faut construire. Mais la question est posée de construire un parti politique à la gauche du NPD. Nous devons suivre les efforts entrepris en ce sens.
Compte tenu de l’impossibilité que le Bloc soit un instrument du renversement des partis du grand capital, un vote pour ce parti, qui ne s’est en démarqué des politiques du gouvernement péquiste sur des sujets essentiels (si ce n’est celui du pipeline d’Énergie est), un vote pour un tel parti ne permet pas de renforcer, ni le mouvement contre l’austérité, ni le mouvement indépendantiste. Le Bloc est le parti des élites nationalistes, souverainiste en paroles et autonomiste en fait qui est toujours resté inféodé au Parti québécois et qui a accepté sans mot dire ses politiques néolibérales. Il ne constitue en rien un instrument à défendre ou à renforcer.