Changeons le système, pas le climat!

13 avril 2015

Il n’y pas de solution signature_pancarte_resocapitaliste à la crise climatique pour la simple raison que le capitalisme est la cause première du problème. Le fondement de ce système est la course sans fin au profit et à l’accumulation de la richesse. Cette compétition mondiale génère l’impérialisme, la guerre et le néocolonialisme.

Il n’est pas surprenant que les grands sommets mondiaux ne soient pas parvenus à un accord contraignant et aux objectifs suffisants pour éviter l’augmentation globale des émissions de GES et une accélération catastrophique des changements climatiques. En sera-t-il autrement à Paris cet automne? On peut le souhaiter, mais ce ne sera pas qu’une question de bonne volonté et de diplomatie. C’est au défi d’une transformation en profondeur de notre économie et de notre vie sociale et politique que nous faisons face avec la crise du climat.

Les mouvement écologistes peuvent bloquer certains projets et ralentir cette machine infernale.

En Amérique du Nord, la priorité immédiate est de stopper l’expansion des sables bitumineux et du pétrole de schiste, des sources de pétrole particulièrement nocives pour les communautés locales et pour la planète.

Le mouvement écologiste du Québec a déjà réussi à obtenir l’annulation du projet de centrale thermique du Suroît, un moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste et l’abandon du projet de port pétrolier à Cacouna. La campagne Coule pas chez nous! et d’autres mobilisations citoyennes semblables peuvent constituer un obstacle de taille face aux projets d’oléoducs et au transport du pétrole par train.

Mais même les plus grandes mobilisations n’arriveront pas à renverser la tendance au réchauffement planétaire si elles n’aboutissent pas à un projet de transformation de nos infrastructures et de notre modèle économique. Et cette transformation ne sera possible que par un changement politique majeur.

Les gouvernements actuels et la plupart des partis politiques sont déterminés à maintenir le système capitaliste à tous prix, même si cela signifie léguer aux prochaines générations une planète en crise perpétuelle en raison des perturbations du climat. Transformer notre économie pour éliminer notre dépendance aux hydrocarbures est un projet collectif, un projet politique. Québec solidaire est le seul parti politique québécois à mettre de l’avant un plan pour sortir du pétrole et à mettre de l’avant la nécessité de dépasser le capitalisme. C’est pourquoi la plupart des membres du Réseau écosocialiste en font partie et travaillent à son développement.

Au Québec la question des hydrocarbures constitue un aspect de la question nationale

Certains politiciens nationalistes nous proposent une sorte de protectionnisme du carbone: le pétrole produit ici aurait l’avantage de réduire notre consommation de pétrole venu de l’étranger. C’est ce que mettait de l’avant le gouvernement Marois avec son appui à l’exploitation du pétrole de schiste à Anticosti. Le gouvernement actuel va dans le même sens en apportant son aval aux projets pétroliers en Gaspésie ou dans le Golfe du Saint-Laurent.

Mais même si le gouvernement du Québec était écologiste (avec QS par exemple), c’est le gouvernement fédéral qui a juridiction sur le transport interprovincial (incluant les ports et les chemins de fer). Dire non à tous ces projets, par la mobilisation citoyenne, la désobéissance civile et l’action politique, c’est affirmer la souveraineté du peuple du Québec face à l’impérialisme pétrolier du Canada, en solidarité avec les Premières nations et leur lutte pour l’autodétermination.

Le mouvement étudiant a raison de lier la question de l’économie pétrolière et celle des politiques d’austérité budgétaire.

L’engagement de nos gouvernements en faveur du capitalisme les conduit à des politiques de privatisation, de déréglementation et de protection des investissements (ou de « libre-échange »), des politiques néolibérales qui font consensus à travers le monde depuis les années 1980.

L’extraction de ressources naturelles et la vente de ces ressources sur les marchés mondiaux constituent une méthode facile pour l’accumulation de capital et le nouveau modèle privilégié pour la « création de richesse ».

Mais tout ce que crée ce modèle extractiviste, c’est la dépossession des communautés locales et des nations autochtones avec en prime la destruction de leur environnement. Parlez-en aux peuples du nord de l’Alberta!

Pour attirer ces investissements prédateurs, nos gouvernements font tout pour réduire les impôts des grandes entreprises et maintenir leurs redevances au minimum. Les infrastructures nécessaires à ce modèle de développement doivent aussi être payées avec les fonds publics. (Investissements publics et profits privés!) Pour faire face à ces réductions de revenus et à ces dépenses, l’État doit couper dans les services publics et les programmes sociaux et s’attaquer aux salaires et aux conditions de travail des employé-e-s de ces services, comme les infirmières ou les enseignant-e-s.

La Marche mondiale des femmes de 2015 avec son slogan: Libérons nos corps, nos terres, nos territoires, sera une occasion de mobilisation pour le changement social et une économie écologiste centrée sur les besoins des personnes, de toutes les personnes, et non la quête sans fin du profit.

Ce dont le Québec a besoin c’est un front commun contre l’austérité budgétaire et pour la justice sociale, contre l’économie des hydrocarbures et pour une transformation écologique et démocratique de notre économie.

Pour gagner, ce mouvement a besoin de mobilisations massives comme celle du 11 avril, d’actions de désobéissance civile, de campagnes d’éducation, de l’action parlementaire et électorale de Québec solidaire, de grèves ponctuelles et générales, etc. Tous les moyens doivent être mis en oeuvre pour réaliser le projet le plus ambitieux de l’histoire de l’humanité: sortir du capitalisme pour créer une société écosocialiste!

Le comité exécutif du Réseau écosocialiste

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