Convergence des mouvements sociaux

26 avril 2022

Les années 2020 sont marquées par quatre crises : sociale, économique, écologique et sanitaire combinées à plusieurs guerres régionales en Afrique et maintenant en Europe.

L’offensive patronale s’est concrétisée partout par des attaques contre le mouvement ouvrier . Des acquis sont remis en question ( retraite, horaire) des coupures de postes sinon carrément des fermetures d’usine, des alourdissement de tâches, de la précarisation et de la flexibilisation. Tout pour faire encore plus de profits. Ce sont les secteurs de la santé et de l’éducation qui, partout à travers le monde, ont vu leur situation mise en lumière avec la pandémie. Ce travail du prendre soin des communautés, majoritairement effectué par des femmes sous payées et dévalorisées, a démontré son importance pour sauver des vies et accompagner les jeunes. Mais partout, les États n’ont pas soutenu ce travail, partout les subventions ont été aux entreprises et dans le meilleur des cas en soutien aux particuliers-ères pour maintenir le pouvoir d’achat. La crise sanitaire a été géré pour éviter une catastrophe pour les entreprises pas pour préserver la population. Le port du masque et la détection systématique n’ont jamais été des mesures favorisées et surtout popularisées. Les couvre feu, les confinements et les mesures répressives et liberticides ont plutôt été mises en place pour éviter tout débordement (qui sont survenus quant même en certains endroits surtout portés par des courants complotistes et de droites : L’occupation du parlement canadien par les camionneurs).

Les rapports du GIEC et les discours de Guterres ont beau être des plus alarmants, les pays à la COP 26 n’ont voté aucune obligation à réduire les énergies fossiles. Au contraire en 2021, les extractions de ces énergies ont augmenté de 21%. Au Canada, le gouvernement fédéral a donné son acceptation au projet de Bay du Nord au large de Terre Neuve qui va augmenter considérable les émissions de GES (l’équivalent de 237,000 voitures à essence). Évidemment la guerre d’Ukraine demeure un beau prétexte pour relancer les projets les moins productifs, les plus chers et les plus polluants. Ne faut-il pas aider l’Europe à en finir avec la dépendance du pétrole Russe?

En plus de vivre les contrecoups de la crise sanitaire en tant que travailleuses mais aussi en temps de mères et proches aidantes, les femmes ont aussi vu les taux de violences augmenter. Les féminicides sont plus nombreux, le harcèlement est une plaie au travail et le mépris des femmes est généralisées dans la publicité, les films, la musique. Les réseaux sociaux ont aussi développé de nouvelles formes de harcèlement avec la diffusion de messages haineux, des photos de nues et des menaces. La pornographie a aussi envahi les réseaux sociaux. La prostitution et sous-jacent à ça la traite des femmes est aussi en augmentation.

Partout dans la monde la crise sanitaire et maintenant la guerre en Ukraine ont été prétexte à instaurer des gouvernements forts et à promulguer des mesures liberticides. Des gouvernements comme le gouvernement Legault ont instauré des mesures d’urgences leur permettant de gérer la crise sans recourir à l’assemblée nationale.

Dans ce contexte, comment qualifier les ripostes sociales?

Il est clair que la crise sanitaire a complètement stoppé le début d’organisation d’un mouvement mondial pour sauver la planète. Du jour au lendemain les manifs n’ont pas eu lieu.

Le mouvement des femmes a connu une défaite en Pologne sur l’avortement mais des victoires en Argentine et en Colombie. Les femmes chiliennes et le mexicaines se sont mobilisées contre les féminicides et les violences faites aux femmes.

Quant au mouvement ouvrier des grèves importantes se sont tenues mais sans véritable unité nationale ni unification syndicale dans les pays du Nord. Pourtant ces grèves touchaient parfois des multinationales comme Starbuck, Amazon. Les États-Unis ont été à l’avant scène de ces luttes. Dans les pays du sud les grèves ont été plus massives et luttaient généralement contre les politiques néolibérales de leur gouvernement par exemple en Inde. Elles ont mené aussi à des soulèvements de masse remettant en question leur gouvernement et leur pratique dictatoriale.

Des soulèvements ont aussi vu le jour en Algérie, au Soudan sans réussir à instaurer des gouvernements démocratiques. Mais ils inspirent une jeunesse et tracent de nouvelles formes de luttes plus axées sur l’auto-organisation d’usine, de quartiers, de communautés.

En cette veille du 1er mai, Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, il importe de garder en mémoire ces mobilisations de masse qui démontrent que seule l’unification de toutes les luttes et de toutes les couches de personnes opprimées peuvent changer le monde.

Les luttes pour de meilleurs services sociaux doivent être combiner avec des revendication montrant leur nécessité pour lutter contre l’appauvrissement des populations. De même le rôle des femmes dans le prendre soin des gens doit être revalorisée et leur santé et sécurité au travail pris en compte. On ne doit pas mourir à travailler. Le fait d’ignorer ces nécessités est une forme de mépris et de violence faites aux femmes. Et ces services sociaux sont essentiels à développer avec cette crise sanitaire qui n’est que la première d’une série de catastrophes que nous réservent les changements climatiques alimentés par l’industrie des énergies fossiles.

Cette unification politique doit aussi s’accompagner de mobilisations larges, unitaires capable de montrer dans la rue qu’un autre monde est possible et nécessaire.

Espérons que ce premier soit le début de réflexions autour de la nécessité de la convergence politique et organisationnelle des luttes.

Et reprenons les propos de Marx en ce 1 mai 2022 : « Prolétaires de toutes les nations, unissons-nous ».